•  Lucky you, aujourd'hui je reviens pour vous parler de plusieurs films qui peuvent directement rejoindre votre pile de films à regarder. Comme vous le savez si vous avec lu notre tag cinéma, j'adore les biopics, c'est mon genre de film préféré et c'est pourquoi je vous présente uniquement des biopics aujourd'hui ! Par pure bonté d'âme, je vous indique même s'ils sont disponibles sur netflix, ne me remerciez pas. 

     

    ♦ Les indétrônables ♦

    Pour commencer je vais vous parler de mes biopics préférés, les biopics qui dominent tous les autres et qu'il faut absolument voir. Je ne vous parlerais pas de Nowhere Boy, ni de La promesse de l'aube, bien qu'ils aient totalement leurs places ici, pour la simple et bonne raison que je vous en ai déjà parlé dans cet article et celui ci.

     

    Unbroken de Angelina Jolie

    2014 - 2h17

    Avec Jack O'Connell, Miyavi, Garret HedlunDes biopics à regarder

    Louis Zamperini, coureur olympique de renom, est à bord d'un avion qui s'écrase en mer lors de la seconde guerre mondiale. Faisant parti des rares escapés, il survit 47 jours en mer avant d'être capturé par la marine japonaise. 

    On commence avec mon biopic préféré, le biopic des biopics, celui qui m’a réalisé à quel point j’aimais ce genre de film, Unbroken. J’ai regardé ce film en premier lieu pour voir Jack O’Connell dans un autre rôle que celui de Chris dans Skins, et quelle révélation mes amis ! Je trouve son jeu d’acteur impeccable, il apporte une autre ampleur à certaines scènes et joue les trois parties du film (coureur, naufragé, prisonnier) à merveille. J’avais un peu peur que la partie en mer soit trop longue, pas assez dynamique, mais au final pas du tout. Même si je garde une préférence pour la dernière partie du film quand il se retrouve prisonnier, pour la relation qu’il a avec son geôlier Mutsuhiro Watanabe. Sans vous en dire trop, je trouve que cette relation et notamment la manière dont elle finit (ce qu’on apprend à la fin du film quand les scénaristes nous le révèlent par des messages et des photos du vrai Louis Zamperini) illustre un sujet que je trouve très intéressant sur les crimes de guerre, les questions de remords et de moral là dedans. En termes de réalisation, ce n’est pas le meilleur que j’ai vu, notamment pour les coupes que je trouve parfois trop abruptes et mal placées, mais c’est un détail comparé au reste. Si vous devez n’en regarder qu’un, regardez Unbroken.  

      

    Lion de Garth Davis

    2016 - 2h 

    Des biopics à regarder Avec Dev Patel, Nicole Kidman et Rooney Mara

    Saroo à cinq ans lorsqu'il se retrouve seul dans un train l'emmenant à des milliers de kilomètres de sa famille. Le petit garçon passent des mois d'errance, puis est finalement recueilli dans un orphelinat et est adopté par un couple d'Australiens. 25 ans plus tard, Saroo pense toujours à sa famille en Inde, et essaie grâce à quelques souvenirs, de retrouver son village grâce à des photos satellites sur Google Earth.

    Je pense que vous connaissez ce biopic qui a fait beaucoup de bruit à sa sortie, à juste titre. Lion réunit pour moi toutes les qualités d'un bon biopic et d'un bon film réunies. L'histoire est captivante, les personnages semblent réels, le rythme est bien mené, la narration est fluide. Tout le passage où l'on suit Saroo enfant est déchirant, l'acteur qui l'interprète est fantastique. On ressent énormément d'empathie pour Saroo, enfant et adulte, on veut le voir réussir. Les dernières images du film sont magnifiques, il y a des réflexions très intéressantes, notamment celle sur l'adoption de la mère adoptive de Saroo, interprété par Nicole Kidman. Je me rends compte que j'ai très peu de chose à dire sur ce film, parce que je n'en retiens que du positif, et qu'au bout d'un moment, on tourne vite en rond à répéter que tous les points du film sont fantastiques. Regardez Lion.

     

    Total Eclipse de Agnieszka Holland

    1997 - 1h42

    Avec Leonardo DiCaprio & David ThewlisDes biopics à regarder

    La vie de Paul Verlaine se retrouve complètement chamboulée quand le jeune Arthur Rimbaud y fait son entrée. Entre les années 1871 et 1873, les deux poètes vécurent une liaison passionnée et tumultueuse. 

    Réalité/fiction, n’étant pas une experte sur le couple je ne pourrais vous dire ce qui relève de l’un et ce qui relève de l’autre, mais le film colle parfaitement à l’image que mes profs de Français m’ont toujours donnée du couple. Le film arrive à merveille à nous plonger au cœur de cette histoire d’amour plus que tumultueuse. On voit tantôt par les yeux de Verlaine, fasciné par Rimbaud, mais désemparé face à son attitude, tantôt dans ceux de Rimbaud, rejetant les codes de la société et ressentant parfois de la piété pour Verlaine. Mais le film raconte bien plus qu’une simple histoire d’amour, déjà parce qu’elle n’a rien de simple, mais également parce qu’elle en révèle beaucoup sur ces deux poètes qui ont marqué la France de leurs œuvres. Leonardo Dicaprio et David Thewlis jouent à merveille, sans surprise. Leur duo est assez improbable, à l’image du duo Rimbaud/Verlaine. Même si David Thewlis est fabuleux, le jeu de Dicaprio est quand même à relever parce qu’il incarne parfaitement les crises de folies de Rimbaud et la scène où il demande à Verlaine de ne pas le quitter quand il part en bateau est une de celle qui m’a le plus marqué, tous films confondus.

     

    ♦ Des biopics, encore plus de biopics ♦ 

    Parmi ces biopics, il y en a que j'ai vraiment beaucoup aimé, qui ont loupé de peu la catégorie des indétrônables, et il y en a que j'ai beaucoup moins aimé, mais j'ai décidé de vous en parler quand même parce que je considère que même un biopic qui ne m'a chamboulé est quand même très intéressant puisqu'il raconte une histoire vraie et donc je trouve ça bien de les mettre en avant, parce que qui sait, il pourrait vous chambouler vous. Pour vous donner une idée, je pars de celui que j'ai le moins aimé jusqu'à celui que j'ai le plus aimé. 

    Pour ne pas que l'article soit trop long, je ne vais pas parler du Pianiste de Roman Polanski, de The Danish Girl de Tom Hopper et de Yves Saint Laurent, de Jali Lespert que j'ai pourtant beaucoup aimé mais que je pense un peu plus connu. Je ne vais également pas parler de 127 heures de Danny Boyle, ni de Sully de Clint Eastwood et d'une merveilleuse histoire du temps de James Marsh, qui mériteraient pourtant presque d'être dans les indétrônables pour moi, mais cet article est déjà beaucoup trop long, et il me semble que ces trois films ont déjà une certaine popularité. Dans tous les cas, ces six films sont à voir également. Coach Carter et Waffle Street sont également des biopics sympa disponible sur netflix, très américain dans l'idée prônée et la manière de tourner les choses, mais on passe un bon moment devant. 

     

    My week with Marilyn de Simon Curtis

    2011 - 1h39 

    Des biopics à regarder Avec Eddie Redmayne, Michelle Williams et Emma Watson

    Eté 1956, Marilyn Monroe tourne le prince et la danseuse en Angleterre. Ce même été, Colin Clark qui rêve de devenir cinéaste, réussi à décrocher un job d'assistant sur le plateau. Quarante ans plus tard, Clark écrit deux livres, le premier "The Prince, the Showgirl and Me" où il passe sous silence une semaine de tournage, pour la raconter dans son second livre "une semaine avec Marilyn". Le film mélange les récits des deux livres pour offrir un portait de Marilyn sur le plateau de tournage, et en même temps Marilyn au travers de sa relation bref et intense avec Colin.

    My week with Marilyn est sûrement le biopic que j'ai le moins aimé de tous ceux que je vous présente, et même je pense avoir passé un meilleur moment devant Waffle Street. En réalité, je pourrais presque dire que je n'ai carrément pas aimé My week with Marilyn. Pourtant, ce film dispose de deux atouts majeurs selon moi, un récit basé en grande partie sur Marilyn Monroe, une femme qui m'a toujours fasciné, et surtout Eddie Redmayne, un de mes acteurs préférés, en acteur principal (d'ailleurs vous le retrouvez dans deux autres biopics : Une merveilleuse histoire du temps et the danish girl). Malgré cela, le film ne m'a pas plu. Je trouve qu'il y a un problème de rythme, de narration et qu'hormis la scène de la danse, Michelle Williams n'arrive pas à transmettre tout le charisme de Marilyn Monroe. Je le mets quand même dans cet article, car qui sait, il pourrait vous plaire et que quand même, l'histoire offre une facette de Marilyn assez intéressante. 
     

    Walt avant Mickey de Khoa /disponible sur netflix/

    2015 -2h

    Avec Thomas Ian Nicholas, Jon Heder et David HenrieDes biopics à regarder

    Ce film raconte la vie de Walt Disney de 1919 à 1928, de son enfance, passant par ses premiers courts-métrages, à la création de sa compagnie la Walt Disney Animation Studios et la création de la célèbre souris Mickey Mouse

    Walt avant Mickey est un très bon biopic et un film assez moyen. Ce que je veux dire par là est que l'histoire est très intéressante, on plonge réellement dans la vie de Walt Disney et je pense que dans un monde où Disney a tellement de place (en terme de film, mais aussi en terme d'impact sur la culture), il est recommandé de voir ce film, où d'en-tout-cas, connaître le background de cette énorme industrie qu'est Disney. Personnellement, et je pense ne pas être la seule dans ce cas, je connaissais très peu de choses sur l'homme à l'origine de cette compagnie. Ce film m'a permis d'en apprendre plus, mais également (et surtout) de réaliser le nombre de personne impliqué. Le problème avec l'histoire, c'est qu'elle ne retient souvent qu'un nom, le nom du "génie". Or un génie ne se fait jamais seul, il a pu être génie, car un jour des gens ont cru en lui et l'ont aidé à s'accomplir. Ce que j'aime dans les biopics (notamment dans la série Genius dont je vous parlerais dans un autre article), c'est qu'ils mettent en lumière ces gens. Dans ce film, on peut donc voir tous les collaborateurs de Mickey et ce qu'ils sont devenus. Aucun n'a eu son succès, mais ils ont tous accomplis des choses importantes et c'est pour moi la chose la plus intéressante du film. Après, en terme de narration, je trouve que le film peut paraître assez lent, la manière dont s'est filmé ne donne pas l'impression qu'il a été tourné en 2015, mais au milieu des années 2000. Cela n'empêche que si ce n'est pas le film le plus divertissant, il est en tout cas, très instructif. 
     

    La femme la plus détestée des Etats Unis de Tommy O'Haver /disponible sur netflix/

    2017 - 1h31

    Des biopics à regarder Avec Melissa Leo, Josh Lucas et Vincent Kartheiser

    Madalyn Murray O'Hair est une figure majeure de l'athéisme américain. Toute sa vie elle s'est battue pour la séparation de l'Etat et de l'Eglise, au travers de son association American Atheists. En 1955, elle se fait enlever avec son fils et sa petite fille. Le film retrace sa lutte, son enlèvement et l'enquête policière.

     Je suis très mitigée sur le choix de narration du film, à savoir qu'on part de l'enlèvement et que grâce à des flash-back, on retrace la vie de Madalyn Murray O'Hair. J'ai vraiment adoré découvrir toute la vie de cette femme, très controversée (les détournements d'argent ce n'est pas jojo), mais qui m'a fasciné dans cette lutte pour la laïcité dans les écoles, et pour s'être imposé comme athée à une époque où ca lui a valut le titre de femme la plus détestée des Etats-Unis. Ses luttes sont fascinantes, et c'est la raison pour laquelle j'aurais aimé plus de moments sur ses réelles convictions, sur ses valeurs. Le film étant assez court, au final nous n'avons qu'une présentation rapide de tout cela pour ensuite passer aux controverses, et l'autre partie du temps se concentre sur l'enlèvement. Ces parties ne sont pas inintéressantes, mais je pense que le film aurait été encore mieux si la partie valeurs avait été plus développée. Ca reste pour moi un bon film, très intéressant parce que personnellement, je ne connaissais pas du tout cette femme. 
     

    Julie & Julia de Nora Ephron /disponible sur netflix/

    2009 - 2h03 

    Avec Meryl Streep, Amy Adams et Stanley TucciDes biopics à regarder

    Julia Child a changé pour toujours la façon de cuisine de l'Amérique. On la retrouve en 1948, à Paris, alors qu'elle n'est encore qu'une Américaine anonyme. Cherchant une occupation, elle se prend de passion pour la cuisine française. 50 ans plus tard, Julie Powell se sent dans une impasse, elle décide alors de se lancer un défi: en un an, elle devra cuisiner les 524 recettes du livre de Julia Child, et créait un blog pour relater son expérience.

     À ma grande surprise, j'ai beaucoup beaucoup aimé ce film. Soyons honnête, j'ai cliqué dessus seulement pour Meryl Streep (je n'avais même pas reconnu Amy Adams) et parce que j'avais besoin d'un film sur lequel je n'avais pas à totalement me concentrer. Et bien, ce fut un très bon choix ! L'histoire est assez originale, qui aurait cru qu'un film de deux heures sur la nourriture aurait pu être aussi divertissant ? On suit deux femmes à deux époques totalement différentes qui sont toutes aussi passionnantes. J'ai adoré découvrir Julia Child et sa lutte pour apprendre la cuisine française, à une époque où cela été uniquement réservé aux hommes. J'ai trouvé Julie Powell exaspérante sur certains points, mais je me suis réellement prise de passion pour son défi. Je trouve que le film a un très bon rythme, qu'il alterne bien les deux époques et que la narration est très bien menée. En revanche si je peux vous donner un conseil, ne le regardez pas en VF. Que vous soyez fan de VF ou non, le doublage de Meryl Streep est insupportable pour les oreilles croyez moi. 
     

    Life de Anton Corbijn

    2015 - 1h51

    Des biopics, toujours plus de biopicsAvec Robert Pattinson et Dane DeHaan

    Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star : James Dean.
     
    Encore une fois, je me suis lancée dans ce film parce que j'aime beaucoup le jeu de Robert Pattinson. Je sais que pour certains, il souffrira à vie de l'image du vampire torturé de Twilight, qu'il interprète très bien par ailleurs, mais il est bien plus que ça. Il joue d'une manière assez envoûtante pour moi, ce qui fait que je m'attache très facilement aux personnages qu'il interprète. Life représente assez bien l'image que j'ai de Robert Pattinson, atypique, envoûtant, une pointe onirique. Mes souvenirs ne sont pas très frais, mais je me souviens avoir vraiment bien aimé ce film. Le rythme est certes un peu lent, mais c'est nécessaire pour porter l'histoire et je n'ai pas trouvé ça gênant. Dane DeHaan que j'aime également beaucoup interprète à merveille James Dean et le duo avec Robert Pattinson marche très bien. En terme d'histoire, ce n'est pas la plus intéressante de cette sélection, mais en terme de film, c'est un des meilleurs selon moi. 
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  • Spoilers mineurs principalement sur la saison 1

          Suite à la magnifique sixième saison de orange is the new black, je me suis finalement décidé à lire le livre qui a inspiré la série. Aujourd'hui je reviens donc pour vous partager mon impression sur le livre, mais surtout les différences entre la série et le livre. Je ne suis évidemment pas une experte du système carcéral des Etats-Unis, ma seule source étant le livre. Forcément il y a beaucoup de différences entre les deux œuvres et ce n'est pas dérangeant. Par exemple, dans le livre il n'y aucune histoire d'amour dans la prison, Piper et Alex sont effectivement dans la même prison, mais seulement cinq semaines, elles purgent leurs peines dans deux prisons distinctes. On est donc loin de leur histoire d'amour passionnelle qu'on peut voir dans la série, et personnellement ça ne me dérange pas plus que ça. De même l'un des plus gros point fort de la série est le panel de personnages avec leurs flashbacks, chose qui n'est évidemment pas présente dans le livre puisqu'on est du point de vue interne de Piper et que donc elle ne connaît pas le passé de toutes ses co-détenues. Maintenant ce n'est pas cela qui me pousse à écrire cet article, mais bien le "but" si on peut dire ça comme ça, du livre. 
     

    Orange Is The New Black | Livre / Série | La prise de conscience | 

          Il faut avoir en tête que l'autrice Piper Kerman n'a pas le profil courant d'une détenue. De ce fait, elle a peut-être une vision complètement différente des autres femmes. Piper a été condamné pour avoir participé à un trafic de drogue notamment en faisant  passer une valise pleine d'argent d'un pays à l'autre, ce qui constitue du blanchissement d'argent. Dans la série (la saison 1 est assez flou dans ma tête, mais quand même, je m'en souviens) Piper, regrette, mais principalement parce que ça l'a conduit en prison. Par la suite, elle prend part à d'autres activités criminelles et ne s'intéressent pas plus que ça aux histoires de drogues en prison. Et si sur tout le reste, je concède l'aspect scénaristique pour les choix pris, sur ce point-là, je trouve que c'est une erreur. En effet dans le livre Piper, regrette d'abord de faire du mal à son entourage, mais par la suite elle a une véritable prise de conscience en voyant toutes les femmes en souffrance à cause du manque de drogue dans la prison. Ce qui offre probablement le plus beau passage du livre que je vous mets juste après (oui, c'est un peu long, mais ça en vaut la peine). 

    << Si je regrettais les actes que j'avais commis, c'était essentiellement à cause du mal que j'avais causé à ceux qui m'étaient chers et aux conséquences que je devais affronter. Même quand on me prit mes vêtements et qu'on les remplaça par l'uniforme kaki de la prison, l'idée que "la guerre à la drogue était autre chose qu'une plaisanterie aurait amené sur mes lèvres un sourire moqueur. J'aurais argué que la législation sur la drogue s'était révélée au mieux inefficace, au pire concentrée malheureusement sur l'offre et non sur la demande, conçue de bric et de broc, appliquée de manière injuste selon la couleur de la peau et la classe sociale, et débouchant donc sur une faillite intellectuelle et morale. Et tout cela était vraie. Pourtant, lorsque je voyais Allie ronger son frein en attendant de retomber dans son abrutissement, lorsque je me demandais si Pennsatucky serait capable de se maîtriser et de devenir la bonne mère qu'elle aspirait à être, lorsque je m'inquiétais pour mes nombreuses amies de Danbury à la santé délabrée par l'hépatite et le sida, lorsque je constatais au parloir que la drogue avait rompu les liens entre des mères et leurs enfants, je comprenais enfin les conséquences de mes actes. J'avais contribué à ces terribles malheurs. Ce qui me fit prendre finalement conscience de la cruauté indifférente de ma conduite passée, ce ne furent pas les contraintes que m'imposa le système judiciaire, ni les dettes contractées pour les frais de justice, ni le fait que je ne pouvais plus vivre avec l'homme que j'aimais. Ce fut de rencontrer des femmes qui souffraient à cause de ce que des gens comme moi avaient fait, ce fut de leur parler, de travailler avec elles, d'apprendre à les connaître. Aucune ne me fit de reproches la plupart avaient elles-mêmes été impliquées dans le trafic de drogue. Pour la première fois, cependant, je compris que mes choix m'avaient rendue complice de ceux qui avaient causé leur malheur. Complice de leur addiction. >>

     

    | La vie quotidienne | Orange Is The New Black | Livre / Série

          Ce point rassemble énormément de choses, que je ne me voyais séparer parce que justement, elles forment un tout. La série et le livre nous apportent un témoignage sur la vie quotidienne en prison. Un témoignage très différent selon l'œuvre. Encore une fois, je ne critique pas la série, ayant conscience que c'est une fiction et qu'elle n'a pas pour but d'être fidèle à la réalité, je trouve ça juste intéressant de soulever ces différences. La différence la plus surprenante pour moi est la relation entre les détenus. Dans la série, si elles ne sont pas toujours en train de se taper dessus, il y a un vrai climat de tension, de clivage entre les différents groupes. Dans le livre pas du tout. Oui, il y a des incidents, mais très mineurs, par exemple Piper connaît deux conflits un au sujet d'une salade qui finit en deux secondes, un au sujet d'une course qui finit en deux secondes également. On est loin de la guerre qu'il y a entre elle et Pennsatucky qui va très loin dans la série, alors que dans le livre elles s'entendent très bien. De manière générale, Piper s'entend avec toutes les détenues, rend service à beaucoup, et même s'il y a des clans, les filles se mélangent facilement notamment au travail, la cuisine par exemple n'est pas réservé exclusivement aux blanches comme dans la série. Évidemment les scénaristes ont rajouté tout ça pour créer des rebondissements, et c'est probablement basé sur une réalité, ce n'est pas parce que Piper ne le vit pas que toutes les détenues ne le vivent pas non plus. Mais du coup, l'ambiance de la prison est complètement différente. 

          Dans la série, elle est très rapidement coupée du monde extérieur, demandant à sa mère de ne plus venir la voir, rompant avec Larry. En réalité tout le long de sa peine hormis à la fin quand elle part dans la prison de Chicago, une toute autre histoire, elle voit sa mère toutes les semaines et Larry aussi. Elle reçoit de nombreuses lettres et des cartons entiers de livre. Elle souffre quand même énormément de la solitude, notamment parce que contrairement à ce qu'on voit dans la série, elle n'obtient pas de permission pour aller voir sa grand-mère mourant. Mais contrairement à beaucoup, elle sait qu'une vie l'attend à l'extérieur. Ce qui m'emmène au point suivant.

     

    Orange Is The New Black | Livre / Série | La vie après la prison ? |

          La raison pour laquelle je voulais faire cet article et la raison pour laquelle je vous encourage tous, que vous ayez ou non vu la série, c'est pour cet aspect du livre, de loin le plus important, à savoir que le système carcéral américain ne permet en rien une réinsertion dans le monde réel. Il est dit dans le livre que beaucoup de femmes récidives, d'ailleurs les prisonnières ne s'étonnent pas quand d'anciennes détenues repassent les portes de la prison. Et c'est sur ce point que la série choisi un autre angle d'attaque que le livre pour moi. La série montre cette difficulté de réinsertion avec Aleida notamment, et ce retour à la case départ avec Taystee. Mais c'est un peu noyé dans tous les autres thèmes abordés (la violence entre les détenues, les histoires d'amour, de drogue). Le thème qui ressort le plus dans la série est l'injustice et le mauvais traitement des détenues, ce qui fait l'objet de toute la saison 5 et qui est porté par la merveilleuse Taystee ♥ Si Piper Kerman parle beaucoup de ces sujets aussi, l'aspect qui en ressort le plus pour moi est cette reinsertion et l'inefficacité du système sur ce sujet.Elle parle notamment des "cours de réinsertion" avant la libération (donné par le personnel du camp, qui n'ont donc jamais travaillé avec des ex détenues) qui consiste en une forme de développement personnel, mais qui ne parle absolument pas des aspects pratiques par exemple comment trouver un job, un appart, comment avoir accès à des soins, la contraception. Piper elle, a la chance d'avoir un fiancé avec un appartement à l'extérieur, et un ami qui a crée un emploi spécialement pour elle dans son entreprise, beaucoup d'autres détenus se dirigent directement vers le centre des sans-abris. Certaines en viennent même à regretter la prison, Piper l'explique par des mots très juste

    << Notre système carcéral apprend aux détenus à survivre en tant que prisonniers, pas en tant que citoyens >>

          C'est ces difficultés rencontrées à la sortie qui ont poussé Piper à écrire son livre, ainsi qu'à rejoindre la Women's Prison Association qui aide les anciennes détenues (notamment pour le logement, les emplois, la garde des enfants, l'accès aux soins, mais également en leur apprenant à gérer leurs budgets, à payer leurs factures etc). Et je pense que c'est ce qui devrait également vous poussez à lire le livre.

    << Mais notre système judiciaire actuel ne fait aucune place à la justice de réparation, dans laquelle un délinquant est confronté au mal qu'il a causé et s'efforce de réparer. Au lieu de quoi nous avons un système de correction qui repose sur la vengeance à distance et le châtiment à toute heure du jour et de la nuit. Et ceux qui l'organisent s'étonnent que les détenus sortent de prison plus brisés qu'à leur entrée. >>

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