• "La Vraie Vie" Bigflo & Oli (Prongs)

    Bigflo & Oli ont sorti un nouvel album le 23 juin. Album que j’attendais impatiemment et dont je vous parle aujourd’hui. Spoiler : allez l’acheter.

     L’album de manière générale

        Déjà, j’ai adoré et j’adore toujours leur premier EP et le premier album « La cours des grands », et les sons qu’ils ont sorti entre les deux albums comme « je suis » « à mon retour » et le freestyle « du disque dur au disque d’or ». Donc j’attendais impatiemment leur deuxième album, et quand ils ont sorti le clip de « la vraie vie », j’ai commencé à avoir un peu peur pour le deuxième album. Ce n’est pas très grave de ne pas accrocher avec une chanson. Le truc, c’est que j’avais l’impression que cette musique avait rien de particulièrement original, qu’elle reprenait des fils narratifs qu’ils avaient déjà exploités dans le premier et du coup qu’elle n'apportait rien vous voyez. Ils viennent de Toulouse, ce ne sont pas des gangtas, les filles n’ont pas à se comporter comme des objets, Oli est le plus jeune rappeur de France avec un tel succès. Et c’est super ces messages, j’adore ma ville, les filles n’ont absolument pas à se comporter comme des objets, leur parcours est impressionnant, mais je le sais déjà, et j’écoute déjà des chansons qui me racontent tout ça. Après est venu « Personne », est pareil, j’ai trouvé ça vu et revu. Donc j’avais un peu peur pour l’album. Mais au final, « La vraie vie » n’a rien à voir avec « La cours des grands », excepté leur qualité. Je pense que je préfère quand même leur premier, mais s’il faut dans deux mois après avoir vraiment écouté plus en profondeur le deuxième, je préférerais le deuxième.

     
        Mes craintes n’étaient pas totalement infondées non plus, il y a plusieurs textes que je ne trouve pas forcément très origineux (j’en parlerai plus après). Mais rien qu’au niveau de la prod, l’évolution est impressionnante, y a rien de comparable avec ce qu’ils ont fait avant, chaque chanson à une instru qui lui est propre et originale. Même sur une musique que je n’aime pas trop à cause du texte, je ne peux que reconnaître la qualité de la prod. Par exemple, je ne suis pas du tout fan du texte de « ça va trop vite », parce que voilà pas d’idées vraiment nouvelles, mais le refrain les gars, c’est du pur génie. Je me souviens à la première écoute, j’étais un peu saoulé du premier couplet, et quand c’est arrivé au refrain, j’ai juste arrêté de râler parce que face à une telle qualité, tu peux juste te taire. Les bruits de respiration de Bigflo, c’est idiot, mais je beugue à chaque fois que je les écoute, et pour moi, c’est vraiment une idée de génie de s’en être servi. Tout ça pour dire que la prod, c’est du pur génie. 


       
    Dernier point sur l’album, qui m’est vraiment propre, je déteste les interludes/moments en studio en fin de chanson. Ce n'est pas que spécifique à cet album, dans tous les albums de manière générale, je n’aime pas ça. A part dans « Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters », parce qu’il est organisé sous forme d’histoire et que donc ça sert à l’histoire. Dans « la vraie vie », et bien souvent, je trouve que ça ne sert pas à grande chose. Je peux comprendre la volonté de montrer un peu les coulisses, les réactions face à leur évolution, mais dans la plupart des chansons pour moi, on peut s’en passer. Le seul qui m’est réellement marqué, c’est à la fin de « sac à dos », déjà parce que le type qui réagit dit que le son est réellement très bon, et que c’est ça qui différencie les Bigflo & Oli d’avant, et ceux de maintenant. Ce que j’approuve totalement, comme je vous l’ai dit plus haut. Et aussi parce qu’on voit que lui trouve ça mature alors que Bigflo avait peur que ça fasse gamin, ce qui en soit est intéressant, mais je trouve que ça n'a peut-être pas sa place sur l’album. Et surtout, quand tu l’entends une fois, t’as pas besoin de l’entendre dix fois donc au final, tu te retrouves à devoir skipper la fin de la chanson. Mais c’est un détail franchement, ça enlève rien à la qualité de l’album.

     

    Zoom sur les musiques"La Vraie Vie" Bigflo & Oli (Prongs)

      Je ne vais pas parler de toutes les musiques, parce que honnêtement, je n'ai pas envie de dire du mal de celles que je n’aime pas et puis ça ne serait pas très intéressant parce que c’est un peu la même chose pour toutes, je ne trouve pas le texte très original, ou que je n'ai pas été embarqué par la mélodie/l’histoire (c’est le cas pour « Répondez moi », qui est très originale, mais qui ne m’a pas happé). Donc je vous présente seulement (y en a quand même pas mal), celles que j’aime d’amour. 

     

    « Y a ces familles de Bagatelle ou du Mirail qui galèrent, et dont le Nougaro a oublié de parler »

    ♦ « Je suis » & « Toulouse » ♦

       Je passe rapidement dessus, parce que je les connaissais déjà et que je les adorai déjà. « Je suis » je vous met le lien de l’analyse de LinksTheSun parce qu’elle vous résume assez bien en quoi cette chanson est une perle rare. Et « Toulouse », c’est difficile d’en parler objectivement, de manière générale, on n’est jamais objectif quand on parle de musique, mais là, c’est encore pire, parce qu’ils parlent de leur ville qui est aussi ma ville. Donc forcément toutes les phrases ont une résonance particulière pour moi, et en plus, je les ai vu la faire au Zénith de Toulouse, et c’était un moment magique. C’est un hommage magnifique à cette ville que j’aime tant, je les aime d’autant plus pour ça.

     

    « Est-ce que ça te plaît de savoir que tu nous manques ? »

    ♦ « Alors, alors » ♦

       Je n’étais pas très fan de cette musique à la première écoute, mais j’ai vu leur live (à la télé) lors de la fête de la musique et bon, ils ont eu telle énergie sur scène, ils sont tellement content d’être là et ça se voit, donc c’est difficile de ne pas être pris par la chanson. Je pense que le refrain est clairement la force de la chanson, et j’adore le début du deuxième couplet avec Bigflo, le « alors alors, t’es parti chercher ton eldorado … ». Je le précise parce que je trouve que c’est un exemple parfait pour illustrer leur maitrise du rythme.

     

    « Mon père c’est le meilleur, mais ça se compare pas »

    ♦ « Papa » ♦

       On part sur de la fragilité de ma part, parce que quand ça touche au papa, j’ai vite la larme à l’œil. Je vous parlais du zénith plus haut, ils y ont fait un duo avec leur père, et c’était déjà super émouvant, alors une chanson spéciale pour lui, avec des petits refrains de leur père, c’est plutôt pas mal émouvant aussi. Pour parler du négatif, je trouve la répétition des « papa » assez lourde et le refrain de Bigflo & Oli, honnêtement, je ne suis pas du tout fan. Mais ça se rattrape juste après par le refrain de leur père, qui est sublime. Vraiment, je sais qu’on a tendance à utiliser ce mot à tout-va, mais là, il convient parfaitement à la voix de leur père. Le début du couplet de Bigflo, sur un rythme un peu plus lent est mon passage préféré parce que je trouve qu’il a vraiment une très belle voix quand il la pose comme ça, elle est très mélodieuse et c’est très agréable à écouter.

     

    « Ma mère me dit que je suis né sur un éclat de rire »

    ♦ « Olivio » ♦

        Je suis très agréablement surprise par ce solo. J’ai adoré « Le philosophe sans la barbe », mais j’avoue que quand j’ai vu le titre, j’étais sceptique. Déjà parce qu’il n’y a pas de solo de Bigflo sur cet album. Ce n’est pas que je préfère Bigflo, je n’aime pas avoir de préférence dans un groupe ou duo, j’ai toujours l’impression d’en laisser un de côté et ça me fait culpabiliser. Mais c’est vrai qu’en toute honnêteté, j’ai une petite préférence pour la manière de rapper de Bigflo, et pour ses parties. Bon, d’accord, j’ai une petite préférence pour Bigflo. Du coup, j’étais assez déçue de voir qu’il n’avait pas de solo. Même si je trouve ça bien parce que s’il n’avait pas de solo, il n’allait pas se forcer à en écrire un, je trouve ça assez honnête en fait, mais bref revenons à « Olivio ». J’étais assez sceptique parce que vu le titre, ça allait forcément être autobiographique. Et vu qu’il avait déjà fait un solo autobiographique, j’avais peur que la chanson n’apporte rien de plus. Et ce n’est pas du tout le cas. Effectivement, il y a pleins de fils narratifs qu’il a déjà abordés, mais là, il va beaucoup plus en profondeur, il se livre beaucoup plus et il le fait d’une manière assez élégante. Honnêtement, c’est une très belle surprise. Par contre, la fin s’étire en longueur, c’est un peu dommage. 

     

    « Si tu t’en vas, j’ai plus de raison de rester »

    ♦ « Autre part » ♦

       Comme je culpabilise d’avoir dit que j’avais une légère préférence pour Bigflo, j’enchaîne directement avec une musique où je préfère le couplet de Oli. Plus que le préférer, on a toujours une petite préférence pour un couplet, mais dans cette chanson, on voit vraiment qu’Oli a évolué et qu’il est monté de plusieurs échelons d’un coup. Je trouve qu’il est très juste, très émouvant, c’est peut-être (à mes yeux) un de ses plus beaux textes. Je me souviens qu’à ma première écoute, la seule phrase qui me restait en tête, c’est celle que j’ai mise en citation, preuve d’à quel point son texte est marquant. Et le refrain, avec la voix de Suzanne (j’ai fait d’innombrables recherches pour trouver son prénom) est encore une fois sublimissime.

     

    « Quand il lui prend le bras, c’est pas pour la faire danser »

    ♦ « Dommage » & « Trop tard »

       J’en parlerai séparément après, mais je les mets toutes les deux ensembles, parce que ce sont de loin mes préférées. Elles arriveraient quasiment à surpasser « La cour des grands » qui est ma musique préférée de Bigflo & Oli de loin. Vous savez ce genre de musique où on se dit « ça y est, y a aucun son qui arrivera à la hauteur de celui-ci ». Et bien ces deux-là l’ont fait, et c’est assez exceptionnel. Parlons d’abord de « Dommage », c’est réellement après l’avoir écouté que je me suis dit que le niveau avait vraiment augmenté. Ils l’ont co-composé avec Stromae, et ça se sent. Quand j’écoutais l’album, je n’avais pas en tête sur quelle musique Stromae intervenait et dès que j’ai entendu « Dommage » j’ai su que c’était elle. Et c’est super, ça ne peut être qu’un plus de travailler en collaboration avec Stromae, surtout en terme de composition. La compo est donc géniale, le texte aussi, je trouve qu’ils sont vraiment très forts pour raconter des histoires, ils ont vraiment un certain talent de narrateur et on le ressent totalement dans cette musique. Ça leur ai déjà arrivé de chanter des petits passages, mais jamais comme ça. Et la voix d’Oli, je pourrais écouter en boucle juste le « à cet après-midi », parce qu’il fait une petite note aiguë, qui est juste belle et c’est tellement surprenant que ça en est magique. J’attends juste un live de « Dommage » pour voir ce que ça rendra. Maintenant « Trop tard » qui était ma préférée des deux, de base, et qui maintenant me perturbe. Je m'explique, il y a un double sens dans les paroles, que je n'avais pas du tout compris. Donc, quand j'écoutais la musique avec, en tête, seulement le premier sens, j'adorais. Je trouvais que c'était le texte le plus original, le plus intelligent de l'album. Je trouvais ça vraiment super intéressant d'avoir choisi de parler de violence psychologique, dont on parle bien moins que la violence physique, alors qu'il est tout autant présent. Je trouvais super intéressant de montrer comment une relation devenait petit à petit très nocif pour la personne. Je trouvais les paroles folles de justesse, si justes, si intelligentes. Et puis, j'ai découvert (grâce à une amie et à genius always and always) le deuxième sens, à savoir, l'alcool et la drogue. Et qu'on soit clair, je trouve ça extrêmement bien fait parce que dès qu'on me l'a dit, dans ma tête j'ai de suite eu des passages de la chanson qui effectivement, criaient que ça parlait de ça. C'est vraiment très bien fait, ça montre vraiment leur maîtrise des mots. Mais. On parlera jamais assez des risques de l'alcool et de la drogue c'est sur, mais eux en parle déjà pas mal. Et c'est ce que je reproche à certaines de leurs musiques, à savoir reprendre des thèmes dont ils ont déjà parlé, sans forcément y ajouter quelque chose. J'espère que c'est clair ce que j'essaie de dire. Donc personnellement, je préfère la prendre au sens premier, mais le truc c'est que je sais son deuxième sens, ça me gâche un peu le premier. Parce que du coup la justesse des paroles que je trouvais splendide est faussée, parce qu'au final elles ne portent pas sur la chose qui faisait leur justesse. C'est pas clair du tout ce que je dis, n'est ce pas ? Malgré ça, elle reste ma musique préférée de tout l'album, pour sa puissance tout simplement. Et ce qui apporte toute la profondeur et la puissance, à la chanson, Joey Starr. Bon, je ne vais pas mentir, au début, je me suis dit, « c’est une blague, c’est ça le duo avec Joey », parce qu’il n'a pas de couplet à lui, il fait les refrains et les ponts avec eux. Mais au final, je trouve ça encore une fois très intelligent. Parce que c’est quelque chose que Padfoot (qui est une grande fan de Joey), m’a dit une fois, dans sa voix, on sent toute la violence qu’il a vécue dans sa vie. Et ses interventions ajoutent de la gravité et de la violence à la chanson, plus qu’un couplet ne l’aurait fait. Petit plus, les refrains chantés sont géniaux et surtout, on a le droit à des petites notes chantées de Bigflo sur « elle avait de beaux yeux verts avec un parfum de fleurs », qui sont juste sublimes.

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