J'ai décidé de faire beaucoup d'articles musique en ce moment parce que j'écoute pas mal de choses en boucle que j'ai bien envie de vous partager. Si on met à part l'album d'Orelsan que j'ai saigné à blanc (cette expression fait peur), il y a deux autres albums rap que j'écoute en boucle et dont il faut que je vous parle absolument. Parce que, et je pèse mes mots, j'en suis complètement amoureuse. 

So ladies and gentlemen, let me introduce you (donc mesdames et messieurs, laissez-moi vous présenter) (j'avoue je vous respecte pas trop mais on ne sait jamais voyez-vous) : Lord Esperanza avec Polaroïd et High Five Crew avec Joli Rouge, mes deux amours du moment. 

Commençons avec High Five Crew, Joli Rouge 

Pour commencer, je les ai découvert grâce à Seb La Frite (le vidéaste) qui avait partagé une de leur chanson à la fin d'une de ses vidéos, AWE, que j'ai trouvée géniale. Mais parlons plutôt de leur dernier album/EP que j'écoute en boucle depuis qu'il est sorti. Si leur album précédent ne m'avait pas vraiment marquée, celui là m'a totalement convaincue. Il y a quelque chose que j'adore avec ce groupe, c'est le mélange d'auto-dérision, d'ironie et de sérieux. On sent clairement dans leurs chansons qu'ils ne se prennent pas au sérieux, qu'ils font preuve d'auto-dérision même quand ils sont en mode ego-trip. Certaines de leurs punchlines me font mourir de rire. Mais il y a quand même un professionnalisme sous-jacent et une recherche dans les phases et dans les punchlines qui font qu'on ne peut que reconnaître leur talent. Et puis certaines chansons comme Si j'étais pas là restent quand même très sérieuses, interrogent et abordent des sujets qu'on sent sensibles et qui touchent. C'est peut-être l'impression que je donne mais leurs morceaux sont loin d'être seulement un enchaînement de vannes qui ne mènent nul part : dans Moi j'ai fait ça ou Liberté Convictionnelle il y a quand même beaucoup de choses importantes à entendre et à assimiler et j'adore la manière dont ils le font, avec humour. Ce que j'aime énormément c'est qu'ils sont quatre - Assassam, LecHad, Eden Dillinger et Spider ZED - et que chacun a sa propre personnalité, on reconnaît facilement qui est qui, par la voix évidemment, mais même à travers leurs textes et ça c'est vraiment cool. Je dois avouer que j'ai un petit faible pour la plume d'Assassam, mais je trouve que les textes des quatre sont complémentaires et l'ensemble donne un résultat qui claque. Et leur utilisation sans excès de l'auto-tune est parfaite et ajoute un plus à cet album. Bref il est fantastique, allez l'écouter, surtout qu'il y a un featuring avec Lord Esperanza dont je vais parler immédiatement 

Lord Esperanza, Polaroïd 

On part sur un de mes plus gros coup de cœur du moment. J'écoute l'album en boucle depuis sa sortie aussi et je trouve que ce rappeur a du génie. J'aurais bien du mal à expliquer concrètement pourquoi j'aime à ce point mais je pense qu'il faut suivre cet artiste de près parce qu'il a un talent fou. J'étais déjà fan de son EP Drapeau Noir que j'avais trouvé fantastique mais là, on est monté d'un niveau. Comme je ne sais pas trop par où commencer ni comment m'organiser, je vais vous parler des trois morceaux que j'écoute le plus pour vous pousser à aller les écouter et ensuite vous écouterez l'album en entier. Donc. Il y a Anna, Infiniment vôtre - qui est un featuring avec Romeo Elvis (que j'adore aussi) et Maria, ma préférée de toutes, avec Shaby. A la différence d'autres morceaux de l'album où il s'exerce avec brio à l'ego trip (je deviens critique de Télérama tout d'un coup), chacun de ces trois morceaux a un thème. Enfin je n'ai pas trop trouvé celui d'Infiniment Vôtre mais je suis fan de celle-là parce qu'elle met juste dans une ambiance trop agréable, qui donne envie de danser, et j'adore les voix de Romeo Elvis et de Lord Esperanza du coup tu te poses et tu te laisses emporter. Pour Anna, je trouve le sujet très intéressant (vous irez l'écouter, vous comprendrez). Et je trouve qu'il en parle de manière crue et intelligente, pas vulgaire comme on pourrais s'y attendre dans un morceaux de rap. Et enfin Maria : je l'adore. Je suis fan du mélange de genres entre rap et musique latino, de danse de salon et j'admire tellement l'écriture de ce rappeur, je trouve ça tellement beau à écouter. Il y a une musicalité dans ses textes qu'on retrouve rarement ailleurs et qui est très présente dans celui-là. Il avait déjà fait un feat avec Shaby que j'avais adoré mais là, c'est une pure beauté. Et la voix de Shaby parfait la chose, elle est limite envoûtante (jamais dans l'excès je vous dit). Je pourrais continuer pendant un temps infini à faire ses louanges. J'ajouterais juste que je trouve ses instru superbes et enfin que je trouve qu'il y a une classe et un charme naturels qui se dégagent de ses morceaux. J'adore sa capacité à passer de l'ego trip pur et dur, et de la trap à des morceaux plus doux, plus romantiques ou plus conscients. Il est capable de se retrouver dans plein de styles et genres de rap différents et c'est génial. Donc allez écouter tous ses morceaux. Oui je vous donne des ordres mais ça en vaut clairement la peine. 

Je me suis rendue compte qu'écrire un article sur l'oeuvre entière d'un artiste était très long, du coup je commence ce concept, pas très original certes, mais pratique, de vous présenter un rappeur que j'apprécie à travers trois de ses morceaux. 

 Nous allons donc débuter avec un  rappeur que je suit depuis pas mal  d'années, dont je suis loin de connaître  tous les albums (soyons honnête), mais  que j'aime vraiment beaucoup : Disiz La  Peste. Il a mis puis enlevé puis remis le  La Peste, donc vous ne le connaissez  peut-être que par Disiz tout court, peu  importe, ça ne change rien. 

 Bref. Pour être tout à fait honnête avec  vous, je ne connais vraiment bien que  trois albums de lui, alors qu'il en à fait 11,  ce qui est quand même énorme en 17  ans de carrière solo (je vous met le lien

Crédit Photo : Le rappeur Disiz (Voici le lien Wikipédia si vous voulez, pour aller voir un peu son histoire et tout et tout). Attention, je pense que ne pas connaître toute la discographie d'un artiste n'empêche pas de l'admirer, d'aimer son travail ni même de le connaître (en tant qu'artiste j'entend). Il faut savoir que ses albums Les histoire extra-ordinaire d'un jeune de banlieue et Extra-lucide font partis des albums que j'ai les plus écoutés durant ma courte vie depuis au moins le collège.

Donc, j'ai décidé de vous présenter une chanson de chaque album que je connaît. Avant de commencer, je vous propose d'écouter le premier son qui l'a fait connaître : J'pète les plombs de son premier album Le Poisson Rouge paru en 2000. Comme ça vous entendrez l'évolution au fur et à mesure, vous verrez c'est impressionnant. Et par la même occasion je vous propose d'écouter les chansons au fur et à mesure de l'article, pour, pareil, vous rendre compte de l'évolution. Petit plus, si je devais qualifier son style, je dirais qu'il se situe dans le rap conscient et poétique.

"Lyly" - Les histoires extra-ordinaires d'un jeune de banlieue : "Je ne croyais pas au coup de foudre, jusqu’à aujourd’hui, et je sais qu’un coup de foudre est forcément réciproque"

 Bon pour la petite histoire perso, cet album je le connais par cœur,  genre vraiment, mon père me le faisait écouter dans la voiture quand  j'étais petite et la chanson qui m'avait le plus marqué à l'époque était  Interlude MC Pikachu, déjà parce que je ne comprenais pas les paroles,  et ensuite parce que je la trouvait très drôle. Bref, ça n'a rien à voir. En  réécoutant l'album plus tard, celle qui est vraiment ressortie c'est Lyly.  Alors. Il y a tellement de raisons, il faut que j'organise ma pensée.  D'abord, mes amis, il suffit de se pencher sur les paroles pour se rendre  compte que ce morceau est une perle. Disiz nous raconte une histoire,  qui se dévoile peu à peu, il arrive même à y mettre du suspens, on  attend la fin. Et l'histoire est tellement touchante, ça peut paraître niais, mais pour moi, ça ne l'est pas du tout, et je trouve que Disiz arrive à créer une histoire crédible avec un personnage touchant, qu'on adopte en moins de 3 minute. On y croit à son histoire, grâce au texte et grâce à son interprétation. C'est presque du théâtre tellement il interprète et il rentre dans la peau du personnage. Et j'adore sa vision de l'amour et de la vengeance aussi, parce que c'est intelligent et juste beau. C'est assez vague mais en fait je préfère que vous l'écoutiez parce que l'histoire est bien mieux racontée par lui que par moi. Ensuite, je trouve que l'instru accompagne très bien, elle est douce et répétitive mais c'est ce qu'il faut pour ne pas qu'elle prenne le pas sur le texte, juste qu'elle l'accompagne. Et les samples, avec les rires, les bruitages, sont juste parfaits pour compléter la crédibilité de l'histoire et du morceau. Le rire du début me prend toujours aux tripes, je le trouve magnifique. Bref j'aime cette chanson et je trouve qu'elle montre une facette du rap un peu plus douce et touchante. Je l'aime tellement que je suis capable de la chanter entièrement pendant que je bosse. Je me la passais en boucle à une époque pour l'apprendre par cœur, et je ne m'en suis jamais lassé, ce qui prouve qu'elle a une réelle valeur pour moi. 

"Tu brilles" - Extra-lucide : "Ta voix c'est comme le soleil personne ne peut l'atteindre, la vraie beauté du ciel, personne ne peut la peindre"

J'ai redécouvert Disiz avec cet album, c'est vraiment un renouveau par rapport à l'album précédent. Il y a une énorme évolution et on s'en rend bien compte avec cette chanson. Déjà, on sent qu'il a pris en maturité, qu'il s'est posé, il est moins violent. Et, on l'entend bien dans ce morceau, il chante beaucoup plus, l'instru est plus mélodieuse et se marie bien avec sa voix. Il joue plus qu'avant avec le synthé et l'électro. Et puis surtout, cette chanson me rend tellement heureuse. Elle est entraînante et hyper positive, je ne peux pas m'empêcher de me trémousser dessus. Elle est porteuse d'un message d'amour et de lumière, et je trouve qu'elle est pleine d'espoir et elle donne juste envie d'être heureux. Ne serait-ce que le refrain, "Leur vie c'est la nuit mais toi tu brilles", c'est un peu comme si il s'adressait à celui qui l'écoute et je trouve que c'est juste beau et encourageant. Et ça c'est une chose qu'on retrouve vraiment dans cet album c'est cette idée de joie, de carpe diem, vivre sa vie à fond parce que c'est beau. Et ce n'est pas quelque chose qu'on retrouve beaucoup dans le rap actuellement et même de manière générale, et ça fait du bien. 

"Splash" - Pacifique : "Faut qu'je plonge dans la vie, dans l'amour, dans une fille
Ou je sombre, ou je plonge, pour toujours, dans l'abîme"

 Alors là, on passe carrément à autre chose. La différence est encore  plus prenante qu'entre les deux chansons précédentes. Déjà il faut  savoir que l'instru est composée en collaboration avec Stromae (qui  est un artiste que j'adore). Et tout l'album est très marqué par  l'utilisation de l'électro et du vocodeur; et on l'entend très bien dans  ce morceau. Je dois dire que cette chanson m'a conquise dès la  première écoute. Déjà je trouve qu'il y a quelque chose de lancinant,  d'assez viscéral et dur dans les paroles (qu'on comprend mieux en  regardant le clip qui est d'ailleurs magnifique) qui est accentué par  l'instru entraînante et par l'utilisation du vocodeur. D'ailleurs je suis  assez ... contre l'utilisation abusive du vocodeur, mais je trouve que là, non seulement il y a une réelle recherche musicale et artistique, mais qu'en plus ça fait sens par rapport aux paroles et à la manières dont retombent les phrases. Vraiment j'adore cette chanson, je pourrais l'écouter en boucle, parce qu'elle très originale et qu'encore une fois Disiz nous raconte une histoire, à sa manière très poétique (écoutez bien les paroles, les figures de style et la recherche phonétique), en se glissant dans la peau d'un-e ado de 15 ans, et il nous rend le personnage crédible tout en tenant un discours hyper mature et lucide. J'adore. 

Si je devais conclure, je dirais qu'on découvre une nouvelle facette de Disiz à chacun de ses nouveaux albums. Il y a toujours du changement, une évolution. Disiz s'adapte aux évolutions du rap et même les devance parfois. Ecoutez son dernier album Pacifique, non seulement c'est un bijou, mais en plus, vous verrez ce que je veux dire par "en avance" : c'est réellement du génie, je trouve vraiment qu'il y a une originalité dans ses morceaux, notamment au niveau des instru et de l'utilisation du vocodeur, quelque chose qu'on ne trouve nul part ailleurs dans le rap actuel. Et pourtant il garde toujours une particularité à lui, qui fait qu'on reconnaît bien outre sa voix, que c'est un morceau à lui. Ce gars est un bon, allez écouter toute sa discographie. Ou au moins les quatre albums cités ici. 

Comment faire une rubrique sur le rap sans expliquer ce que c'est ? Je vais essayer de faire ça brièvement, et je vous mettrais les liens des sites que j'ai utilisé si vous voulez approfondir, parce que c'est quand même très intéressant.

   Il faut d'abord savoir que le rap fait parti du mouvement culturel  et artistique appelé Hip-Hop, qui compte cinq piliers principaux :  la danse avec le break dance, la musique avec le rap, le beatbox  (qui consiste à faire de la musique uniquement avec sa bouche)  et le DJing (la musique avec les CD et les platines) et l'art  graphique avec le graffiti. Je vais très rapidement parler du  contexte historique de la création du rap, mais pour plus de  précision je vous renvoie encore une fois à la vidéo de Seb qui  est très claire là dessus, ainsi qu'à la série Netflix The Get  Down. 

   Le Hip-Hop (et donc le rap) est né dans les années 70 aux Etats-Unis. Le rap s'inspire particulièrement des styles de musique très à la mode de l'époque, notamment le disco et la funk. Il est né dans les quartiers très pauvres de New-York, dans le Bronx très précisément, qui rassemblaient de nombreuses communautés, notamment afro-américaines et latino-américaines. Les premiers DJ ont utilisés les breaks de batterie des morceaux disco pour créer des séquences de musiques pour faire danser les gens. C'est là dessus que les premiers MC's (Master of Ceremony) qu'on appellera plus tard rappeurs ont commencé à poser des textes en rythme, de préférence avec des rimes. Evidemment, et c'est ce qui est beau avec la musique, le rap s'est répandu dans le monde entier. Et comme on va principalement parler de rap français ici, parlons un peu France. Le rap y a débarqué dans les années 1980 et s'est fait connaître du grand public plutôt dans le années 90, avec le rappeur MC Solaar notamment et des groupes tels qu'IAM ou NTM.  

Sans entrer dans les détails techniques, ce qui est très important dans le rap, c'est le "flow", c'est-à-dire justement cet ensemble rythmes/rimes, la manière dont sont posées et prononcées les phases (les lignes de textes), qui donne son identité et son style à un morceau voire à un rappeur. Rapper, c'est entre le chant et le parler, c'est vraiment donner un rythme à des phrases sans leur donner une mélodie, et pour trouver un rythme, le rappeur s'accompagne d'une instru, d'une musique, aujourd'hui on utiliserai plus le mot "prod". On y ajoute souvent, et c'est d'ailleurs caractéristique du rap, des samples, c'est à dire des extraits de films, de chansons, des enregistrements de mélodies... On peut même dire que c'est à partir du sample qu'est né le rap puisque les premières instru provenaient de morceaux déjà existants. Seb a aussi fait une vidéo très intéressante dessus, je vous invite à aller la voir. Je trouve que souvent, le choix de l'instru et des samples sont très révélateurs de l'esprit de l'artiste et du morceau qu'on écoute. Et c'est souvent intéressant de mettre en relation l'instru et les paroles, de réfléchir un peu à l'ambiance qu'a voulu donner le rappeur. Et d'ailleurs, le rap est l'un des genres musicaux où l'instru a le plus d'importance en ce sens que c'est souvent dessus que va se reposer le rappeur pour poser son texte, surtout lors de battle (confrontation verbale entre deux rappeurs) où les MC's doivent poser des freestyles, c'est à dire des textes non écrit au préalables, qu'ils inventent sur le moment, souvent à la recherche d'une punchline, c'est-à-dire d'une phrase qui tacle l'autre et laisse sans voix. Bref ceci n'est qu'une piste de réflexion, je vous laisse vous faire votre propre idée là-dessus. 

On peut distinguer de nombreux styles de rap différents 

Rap Gangsta/Bling-Bling : C'est l'un des premiers styles qui s'est imposé dans le rap. L'idée est d'exposer sa fortune et sa virilité, pas seulement dans les textes mais aussi dans l'attitude du rappeur et les clips : chaîne en or, voitures chères, billets verts, corps très musclés,  filles en bikini  voire encore moins habillées que ça... Ce  n'est pas le style  le plus tolérant : sexisme, homophobie,  individualisme,  orgueil et prétention... Le but est de  montrer qu'on est  riche et populaire et qu'on a tout ce  qu'on veut grâce à  l'argent. Et qu'on peut être vulgaire et  insultant. Je vous  avouerait que ce n'est pas mon style  préféré, surtout dans  le rap français, mais que ça peut  être sympa à écouter  quand c'est du rap US pour  s'ambiancer et se prendre  pour un Gangsta justement (la  bonne vieille technique du  "c'est en anglais, je comprend  pas les paroles" vous  dédouane magiquement de toute culpabilité). Exemple : Swagg Man, Billey  Bon j'avoue c'est mesquin comme exemple mais c'est très représentatif.

Rap Egotrip : Le rap egotrip se reconnaît aux paroles : le but est de démontrer par toutes les punchlines possibles qu'on est le meilleur rappeur, le roi du mic (à prononcer maïk), le leader du Rap Game. C'est aussi un des premiers styles nés avec le rap car les MC's se sont très vite mit à se clasher, à faire des battle, dans lesquelles le but était de montrer qu'on était supérieur à l'autre, en général en rabaissant l'adversaire le plus possible pour prouver sa supériorité. Vous trouverez rarement un rappeur qui ne s'autoproclame pas supérieur ou meilleur que tous les autres dans au moins un de ses textes. En même temps, c'est un moyen de se faire une place dans ce milieu très compétitif qu'est le rap, où la comparaison avec les autres rappeurs est inévitable. Mais il ne faut pas que ça devienne lassant : certains rappeurs passent leur temps à se jeter des fleurs, et ça peut vite rendre des textes vides d'intérêts. Mais ça peut parfois être très bien fait. Exemple : Ego, Lomepal, comment vous dire que c'est un peu l'apothéose de l'egotrip (mais je trouve ça super bien fait, j'aime beaucoup Lomepal)

 Rap hardcore : Le rap hardcore est un rap très cru  au niveau du langage, des sujets abordés ou des clips.  Violence, sexe, drogue... les textes évoquent souvent le  vécu des artistes ou le rejet des valeurs établies (ça c'est  wikipédia qui le dit mais je ne voyait pas comment le  formuler autrement), avec notamment une forte critique de  la police, de la politique et une dénonciation du système,  de la société et de la justice. C'est pourquoi il se  développe le plus souvent dans des studios indépendants pour éviter la censure et le formatage des grandes maisons de disque. Plus clairement, on pourrait dire que le but du rap hardcore est de montrer la violence et la difficulté des conditions de vie des rappeurs et de leur entourage dans les banlieues, sans grand espoir. Exemple : NTM, Ministère A.M.E.R

Rap poétique : Le rap poétique dénote d"une réelle recherche artistique et littéraire du rappeur dans ses textes, sans que cela ne perde de son sens. C'est en général un rap très référencé, avec de nombreuses figures de styles. Le rap poétique c'est vraiment jouer avec les mots, les champs lexicaux, le vocabulaire et les références littéraires, cinématographiques...soit à travers des samples soit avec des comparaisons, des références dans le texte etc... tout en respectant les codes du rap au niveau du rythme, du phrasé et des instru. Moi, j'adore, surtout qu'on peu retrouver du rap poétique chez beaucoup de rappeur et ça me touche vraiment. L'exemple parfait et d'ailleurs chef de fil du genre en France c'est MC Solaar. Allez voir Caroline, vous comprendrez ce que j'entend par "jouer avec les mots".

 Rap conscient/politique : Bon le nom est assez explicite,  mais je vais quand même développe r un peu. Le rap conscient ou  politique peu se rapprocher du rap hardcore en ce qu'il dénonce les  injustices sociales, les bavures policières, la société etc...On pourrait  aussi l'appeler rap engagé selon moi parce que ça reste dans l'espoir  que les choses peuvent changer. Le but de ce style de rap est de  délivrer un message dans l'espoir que ça fasse bouger les choses ou  du moins que ça ouvre les yeux aux gens. Le rap conscient peu  aborder de nombreux sujets controversés, de sociétés, en proie à des  polémiques. Le rappeur donne son opinion sur un thème parmi un  large panel. C'est l'un des genres qui, personnellement, me plaît le plus. Encore  un exemple plutôt évocateur : Kery James, Lettre à la République 

Rap commercial : Le but du rap commercial, comme tous les genres commerciaux, est de plaire au plus grand nombre. Ce qui intéresse est plus la quantité de vente que la réelle qualité, surtout au niveau du texte. Ce qui est vraiment mis en avant est la forme, l'instru, et non réellement le fond. En général, les paroles ne sont pas très recherchées, plutôt simples, ce qui permet de les retenir rapidement et de toucher le plus grand nombre de personnes possibles. Le rap commercial c'est ce que vous entendez la plupart du temps à la radio et qui a fait en sorte que le genre, qui est à la base marginal, soit beaucoup plus populaire et apprécié du grand public. Mais peut-on alors encore appeler ça du rap ? La question se pose, je ne donnerai pas mon opinion là-dessus. Exemple : Sur ma Route - Black M

Rap Inconscient : C'est un rap qui va à l'opposé du rap conscient, avec des textes sans profondeur, qui en parlent pas de thématiques particulièrement recherchés. c'est un style dans lequel les rappeurs se lâchent, ils peuvent sortir des punchlines et juste kicker pour kicker. C'est un genre qui se mélange à d'autres genres comme dans le rap hardcore, gangsta, où l'egotrip.

 Rap indépendant : Ce n'est pas vraiment un style de rap en particulier, cela désigne plutôt les rappeurs qui s'auto-produisent, sans passer par de gros labels qui produisent le rap commercial. C'est donc du rap qui n'a pas pour but de toucher le très grand public et donc ne passe pas à la radio, parce  qu'il se tient éloigné de l'industrie musicale. Cela n'empêche pas les rappeurs de se faire connaître par leurs propres moyens, ce qui est d'autant plus pratique avec les réseaux sociaux actuels. Exemple : High Five Crew - AWE (au passage écoutez et regardez la beauté du premier couplet, on peut clairement appeler ça du rap poétique) 

Bon alors là commence les genres où mes connaissances sont très limités voire même inexistantes, donc ce ne sera pas du copié collé mais tout de même de la reformulation très très proche, mais ne m'en voulez pas trop, s'il vous plaît.

Le rap provenant des Etats-Unis, il existe des genre représentant différentes parties du pays : le "West coat" donc l'Ouest, le "East coat" donc l'Est et le "Dirty South", apparu après, et qui représente le Sud. Chacun de ces genres sont influencés différemment, notamment au niveau des rythmes et des instrus. Pour tout différencier, on rentre rapidement dans des termes techniques surtout au niveau du rythme, qu'il serait difficile d'expliquer, notamment parce que je ne saisi pas tout. Du coup, on va faire simple 

Le West coat rap est influencé par la funk et donne un genre appelé le "Gangsta funk" ou "G-funk" qui donne des morceaux dans lesquelles les textes accompagnent la mélodie, mélodie plutôt funky qui tendent à faire dans un peu celui qui l'écoute au rythme du son. Les paroles sont du même genre que le rap Bling-Bling du coup et le meilleur représentant de ce mouvement est Dr Dre. 

 Le East coat rap est lui plutôt influencé par la soul et le jazz, des  genres un peu plus posés, qui bougent moins.Il est beaucoup moins  mélodieux que le rap West Coat, parce que les textes n'accompagnent  pas la mélodie. Les instrus utilisent énormément de samples soul et  jazzy. Il est né principalement à New-York et est beaucoup plus sombre  que le rap West Coat. On peut citer de nombreux rappeurs mais je ne  vais donner qu'un exemple : Notorious B.I.G (qui est une légende au  passage). Le East coat rap à énormément influencé les premières  heures du rap français dans les années 80.

 Jusqu'à ce que l'influence du Dirty South prenne le dessus en France  dans les années 2000. Le Dirty south, au même titre que le West et le  East coat, représente le Sud des Etats-Unis. Il n'y a pas de  caractéristiques particulières (du moins rien ne l'indique dans mes  recherches), si ce n'est que c'est peut-être un rap plus violent et beaucoup moins funky. On le voit notamment avec le crunk rap, venant du Dirty south, dans lequel les textes sont hurlés et les instru font usages de grosses boïtes à rythme et de grosses lignes de basses. La crunk est bien représentée par le rappeur Lil Jon. Cependant, sont liés au Dirty South deux genres assez similaires et devenus très populaires actuellement : la trap et la drill.

La drill vient de Chicago (donc du nord des USA) mais se rattache au South Dirty parce qu'elle est similaire à la trap issue du Dirty South. Donc, la drill désigne plus le contenu lyriques, qui est violent et sombre et décris la vie dure à Chicago. Tandis que la trap désigne plutôt le rythme, un rythme plus lent que dans les autres genres et l'utilisation récurrente des charleston répété rapidement (le truc qui fait ttttt) (si si je sais que vous voyez de quoi je veux parler) (je vous donnerai un exemple vous verrez). Le charleston c'est ce qui vous donne envie de bouger la tête malgré le tempo assez lent. Bref, ce qui rejoint les deux c'est l'instru, qui est souvent plus marquée par l'électro et l'utilisation de synthétiseurs, qui offrent une possibilité infinie de sons, ainsi que l'utilisation de vocodeur pour modifier la voix. Ce qui différencie la trap et la drill finalement sont les messages. La drill porte un message qui correspond plus à ceux du rap conscient tandis que la trap a moins de fond. 

Le style drill/trap est très populaire en France en ce moment. Je pense qu'on peut considérer que ce genre désigne surtout l'instrumentalisation et le rythme, parce qu'on retrouve tous les genre de rap cités plus haut (conscient, gangsta, egotrip...) en drill/trap. C'est un peu la césure avec le old school des années 80-90, qui présentait des instru beaucoup plus rythmées et moins électro. 

Exemple d'instru drill/trap (écoutez le charleston) : Charlie Beatz

Exemple de drill française : Lord Esperanza - Noir

Exemple de trap française : Lacrim ft Booba - Oh bah oui 

Rap alternatif : On peut finir avec le rap alternatif qui désigne le rap qui se mélange avec d'autres genres musicaux. On ne parle plus d'influence mais réellement de mélange de genre. Jazz, électro (ce que fait un peu la drill/trap), soul, rock... Un exemple parfait de mélange rap-jazz : Hocus Pocus - Smile

Evidemment, un rappeur se cantonne rarement à un seul style de rap. Par exemple, le rap egotrip est pratiqué par tous les rappeur au moins une fois, ce qui ne les empêche pas de s'adonner à d'autres genres. En fait on ne peut pas vraiment assigner un rappeur à un seul genre, souvent parce que le genre change selon les morceaux, ou parce que les morceaux regroupe différents styles de rap. Par exemple, Georgio, un rappeur dont je vous parlerait plus tard, allie souvent rap poétique et rap conscient dans ses textes. 

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je n'ai cité aucune rappeuse dans cet article. Deux raisons : déjà pour vous montrer que le milieu du rap, même s'il s'ouvre peu à peu depuis quelques années, a longtemps été exclusivement réservé aux hommes, et reste un milieu très sexiste et ingrat pour les femmes. Ensuite, parce que ça me laisse l'occasion, dans de futurs articles, de vous parler plus en profondeur de rappeuses que j'aime beaucoup, et de la relation femme/rap. 

Enfin, je voulais simplement préciser que ce que j'aime dans  le rap, c'est le symbole. C'est un message, tellement fort, sur  les inégalités sociales, et tellement beau, sur cette envie de  s'en sortir. En tout cas pour moi l'esprit rap c'est ça. Et c'est  beau. C'est peut-être très idéaliste, mais dans la série The  Get Down, c'est ce qui rassemble tous les clans (je n'en  dirais pas plus) : le rap, l'amour de la musique, du hip-hop.  En fait, je trouve ça juste beau. Mais bon j'aurais l'occasion  de préciser ma pensée dans les futurs articles. 

 Ainsi se termine ce long article sur le rap. J'ai essayé d'être  la plus claire et concise possible, en rassemblant diverses  informations. J'espère vous avoir appris des choses, moi à  force de recherches j'en ai appris plein, et si vous avez des  précisions à ajouter, si il y a des choses que j'ai mal dites ou mal compris, des choses que vous n'avez pas compris, n'hésitez pas à laisser des commentaires ! 

Bibliographie : 

• https://fuckingwithmusic.fr/education-au-hip-hop/les-styles-de-rap
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Rap_français
• boisneaup.wixsite.com/tpe-le-rap/born
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Rap
• https://thebackpackerz.com/livre-combat-rap-25-ans-hip-hop-thomas-blondeau-fred-hanak/

Et un lexique plutôt complet auquel vous pourrez vous référer : 

• https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet:Hip-hop/Lexique_du_hip-hop

(Et en prime un article un peu intello mais très intéressant sur le rap français : 

• http://toutelaculture.com/musique/rap-hip-hop/le-rap-francais-ou-les-nouveaux-poetes-maudits/)

Bonjour, bonjour !

Je suis très heureuse d’être ici et d’avoir rejoins la dream team de ce blog que j’admire tout particulièrement. Du coup, j’ai décidé d’apporter un peu ma touche personnelle. « Et ça y est, elle vient d’arriver et elle change tout comme elle veut » vous direz vous. J’avoue que je m’impose un peu, mais c’est pour mieux vous partager une de mes passions : le rap. Et dans un premier temps je vais me concentrer sur le rap français.

J’en vois déjà certains arriver en disant « ouais mais le rap français, c’est plus ce que c’était, c’était mieux avant » etc.. Alors certes, les années 90, c’était l’âge d’or du rap français, avec des groupes tels qu’NTM ou IAM (pour ne citer qu’eux). Mais je vous assure que si vous creusez un peu et que vous passez outre ce qui passe en boucle à la radio (même si il y a des choses que j’aime beaucoup qui y passe, ne vous méprenez pas), vous pouvez tomber sur de vraies pépites.

Évidemment, le rap a évolué, comme il n’a cessé de le faire depuis les années 70 et la mode n’est plus la même aujourd’hui, et on ne fait plus le rap de la même manière. Cependant, c’est ce qui est beau avec la musique : son évolution. Et avec le nombre d’artistes qui existent, se forment ou existent encore, il y en a pour tous les goûts : du « old school », du moderne, du pop, du punk… tous les styles je vous dit ! Et je vais essayer, dans cette série d’article, de vous parler de mes coups de cœurs et de mes découvertes du mieux que je le peux, que ce soit des artistes dans leur entièreté, des albums ou juste des morceaux… Ensuite, je tiens à préciser que je ne me pose absolument pas comme une pro du genre et que je suis loin de détenir une vérité universelle. Je vais ici parler avec mon point de vue et avec très peu d’objectivité, je vais vous partager ce que j’aime, sans vous l’imposer. Vous avez tout à fait le droit de ne pas aimer, et il serait même intéressant que l’on en débatte dans les commentaires pourquoi pas ?

D’ailleurs, vous avez aussi le droit de partager vos propres découvertes et coups de cœur dans les commentaires, après tout, ça sert à ça, et puis je suis toujours ravie de découvrir de nouveaux artistes ! Ceci étant dit, si vous vous intéressez vraiment à l’histoire du rap , vous pouvez aller voir la vidéo de Seb qui est très bien faite et très intéressante, ainsi que la série Netflix The Get Down, réalisée par Baz Luhrmann qui vaut le coup d’oeil. Enfin, je vous conseille aussi d’aller voir la série de vidéo « J’ai pas mal au rap » de Jhon Rachid sur YouTube : cet homme est hyper intéressant et vous permet de vous créer une réelle culture rap si vous vous y intéressez.

Voilà pour cette rapide introduction, en espérant que ça vous aura donné envie d'en savoir plus !

Rapement vôtre 

Padfoot aka Leïla