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Par Prongs le 17 Avril 2019 à 12:45
‘I’ve been absolutely terrified every moment of my life – and I’ve never let it keep me from doing a single thing I wanted to do.’ - Georgia O'Keeffe
On se retrouve aujourd'hui pour la troisième édition d'une catégorie que j'adore, les portraits de femmes d'histoire. Je pense vous faire prochainement un article sur toutes mes sources (chaines youtubes, livres, sites, instagram etc.) que je suis et où j'apprends la vie de toutes ces femmes, comme ça, ça vous fera encore plus de portraits de femmes. Après deux éditions sur des reines, guerrières, leader militaire aujourd'hui, on change complètement de registres avec des artistes. On n'est pas complètement dans les femmes du commun que je vous ai promis, et qui viendra ! J'ai choisi de vous parler d'artistes parce qu'encore une fois pour dix peintres hommes, on connaît une peintre femme (à savoir très souvent Frida Khalo). Je vais donc vous parler de deux femmes qui ont eu un franc succès, mais dont on entend peu parler (personnellement, je ne les connaissais pas du tout) et d'une femme dont le talent a été mis au placard, en faveur de son frère que vous connaissez tous.
Georgia O’Keeffe | Etatsunienne (1887-1986)
O’Keeffe a passé la plus grande partie de son énergie à essayer de trouver un moyen d’exprimer ses idées au travers de sa peinture. Elle commence avec une série de tableaux abstraits au fusain. C’est une des premières fois qu’un•e artistes étatsunien•ne•s créer un tableau abstrait. O’Keeffe peignait presque exclusivement les fleurs, les os d’animaux et les paysages qui entouraient son studio. Evitant de tomber dans les tendances du moment, O’Keeffe développe son propre style, un mélange d’abstrait et de pictural traditionnel. Elle devient rapidement une des artistes les plus importantes des Etats-Unis. Leader d’un nouveau mouvement, le modernisme Américan, mais aussi la femme de ce dernier. En 1946, le musée d’art moderne de New-York lui consacre une exposition entière, c’est la première fois qu’ils le font pour une femme. Son œuvre était complètement différente des autres, elle illustrait avec ses tableaux sa vision du monde.
Nannerl Mozard | Autrichienne (1751-1821)
Avec son frère Leopold, elle commence à montrer très vite son talent pour le clavecin. Leur père les emmène dans plusieurs grandes villes d’Europe pour qu’ils se produisent en concert. Elle compose également, mais son père le lui interdit, car une femme ne peut devenir compositrice. Elle compose également, mais son père le lui interdit, car une femme ne peut devenir compositrice. La collaboration avec son frère n’est pas très claire, mais il est très probable que certaines des compositions de Leopold soit en réalité celles de sa sœur. Lorsqu’elle atteint l’âge de se marier, son père cesse de l’emmener en tournée. Il refuse de la laisser étudier le violon et l’oblige à donner des cours de piano pour financer la tournée de son frère en Italie. Elle sombre alors en dépression. Son père contrôle sa vie, du choix de son époux jusqu’à enlever son premier enfant pour l’élever lui-même.
Kenojuak Ashevak | Inuite Canadienne (1927-2013)
A son époque, le statut des Inuits est sujet à débat au Canada, le gouvernement n’arrivant pas à trancher sur leur citoyenneté. Les Inuits sont souvent forcés à la sédentarisation et à l’assimilation culturelle. Kenojuak tient de sa grand-mère une pratique des travaux manuels notamment la réalisation de vêtements. Sa carrière artistique commence de manière inattendue en 1950 quand une infirmière de la santé publique détecte chez elle la tuberculose. Elle est alors envoyée contre son grès dans un hôpital de Quebec où elle sera gardée trois ans. Elle y fera la rencontre de Harold Pfeiffer, qui avait pour mission d’enseigner l’art aux patients pour les distraire mais aussi pour qu’ils aient une source de revenue. Quand elle rentre chez elle, Kenojuak étend son art (de la vente de poupées, à la sculpture en passant par le dessin). Kenojuak expérimente tous les outils qu’elle peut se procurer, elle développe vite un style très personnel et reconnaissable qui lui vaudra un franc succès : elle fera l’objet d’un reportage par l’Office national du film du Canada, plusieurs de ses gravures et dessins seront placés sur des timbres, elle sera élue membre de l’Académie royale des arts au Canada et lauréate du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques. Kenojuak est probablement la plus connue des artistes inuits.
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Par Prongs le 13 Mars 2019 à 11:50
On se retrouve à ma grande joie (et j'espère la votre) pour le deuxième article sur les femmes d'histoire. Après vous avoir présenté trois guerrières, je reviens pour vous présenter trois leaders, reine ou impératrices. Ces femmes ne sont peut être pas des exemples de moralité, mais ce sont des figures fortes qui se sont imposés pour leurs pays ou leurs status dans un monde dominé par les hommes.
Theodora | Empire Byzantin (500-548)
Sa mère la pousse très vite à devenir une courtisane et une danseuse nue. Après de multiples périples, elle rencontre le futur empereur, Justinien dont elle devient la maîtresse. Ce dernier contourne les coutumes pour faire d’elle sa femme légitime, elle devient donc impératrice. Justinien la désigne comme sa partenaire dans les délibérations, elle prend rapidement une grande place dans la vie politique de l’Empire. Elle fait beaucoup évoluer les droits des femmes en faisant passer des mesures de protection à l’égard des comédiennes et des courtisanes, une loi contre la « traite des blanches », une possibilité de demander le divorce ainsi que le droit à l’héritage pour les filles. On se souviendra notamment d’elle pour avoir sauvé l’empire en 535, lors de la sédition Nika (émeute et révolte des factions politiques). Justinien et ses conseillers envisageaient directement la fuite, mais Théodora rejeta l’idée. Elle aurait prononcé ce discours « Ceux qui ont porté la couronne ne doivent pas survivre à sa perte. Je prie Dieu qu’on ne me voie pas un seul jour sans la pourpre. Que la lumière s’éteigne pour moi lorsqu’on cessera de me saluer du nom d’impératrice ! […] Moi elle me plaît, cette antique parole : que la pourpre est un beau linceul ! » (la pourpre étant la couleur des empereurs.) La sédition est vite écrasée par la suite.
Reine Nzinga | Angola (1583-1663)
En 1621/2, elle est envoyée à une négociation de paix avec les Portugais, pour représenter son frère, le roi (ce dernier ayant été forcé de fuir sa cour en 1617). Une des histoires les plus populaires sur Nzinga se déroule lors de cette négociation. Les Portugais auraient préparé la salle avec une seule chaise, obligeant Nzinga à rester debout la faisant ainsi apparaître inférieur. Mais cela ne se déroula pas comme prévu, puisque Nzinga se servit d’un de ses servants comme d’une chaise. Les négociations furent un succès, et la paix fut déclarée, le roi fut réhabilité sur son trône et la traite d’esclaves arrêté. Mais la paix ne dura pas longtemps. C’est en 1626 qu’elle devient reine. À cette période, les Portugais attaquent ses terres de nouveau. Loin de se laisser faire, la reine Nzinga s’installe sur un autre territoire Matamba et décide de combattre les envahisseurs portugais. Cela dure 30 ans. Son royaume devient également une terre d’asile pour les esclaves qui fuyaient les rafles. Excellente stratège, elle profite des rivalités entre Européens pour défendre ses terres et les siens. Ainsi, elle noue une alliance avec les Néerlandais, rivaux des Portugais à cette époque. La reine Nzinga serait parvenue à faire de son royaume une puissance commerciale et ainsi se rendre égale aux envahisseurs Portugais.
Fu Hao | Chine (1200-1250 av. JC)
Pour s’assurer de bonnes relations avec de bonnes relations avec les tribus voisines venant lui prêter allégeance, Wu Ding 22° roi de la dynastie Chang, épousait une femme au sein de chacune de ses tribus. Fu Hao est donc une des 64 épouses du roi, mais elle parvient à se distinguer des autres et à obtenir un statut élevé. Elle se voit souvent confiée la charge de rituels religieux, sacrifices et pratiques divinatoires, ce qui lui donne le statut de grande prêtresse et d’oracle, très inhabituel pour une femme à l’époque. Elle mène également les troupes militaires dans plusieurs batailles, elle vainc beaucoup d’ennemies de la dynastie. On la retiendra surtout pour sa victoire contre les Ba qui reste dans l’histoire chinoise comme la première embuscade à grande échelle. On la considère encore aujourd’hui comme la générale Shang la plus puissante et la plus influente de son temps, ainsi qu’un des éléments clefs dans la fortune de la dynastie Chang.
Une des critiques qui est souvent adressé aux portraits de femmes est qu'ils se concentrent souvent sur des femmes d'exceptions et qu'ils devraient un peu plus mettre en avant des femmes du commun qui a leurs échelles on fait beaucoup. Dans le prochain article nous laisserons donc de côté reine et guerrières pour parler de trois femmes que vous auriez pu rencontrer dans votre pharmacie et qui sont toute autant digne d'intérêt que les grandes femmes dont je vous ai déjà parlé.
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Par Prongs le 20 Février 2019 à 11:45
Le sujet des femmes invisibilités dans l'histoire me tient énormément à cœur ce qui fait que je lis/regarde beaucoup de portraits de femmes. Je vous ai déjà parlé de chaînes youtubes comme les scienceuses et Padfoot vous a parlé de virago. Dans les livres, je rencontre souvent deux problèmes dans ces portraits : soit on a une idéalisation de la femme (parce que déjà que parler d'une femme, c'est beaucoup, on ne va pas parler d'une femme qui en plus ne pousserait pas à la sympathie, alors qu'on étudie dix mille rois et dictateurs qui n'inspirent pas la sympathie, mais eux sont des hommes, vous comprenez) ou la sélection de portraits est très centrée sur l'occident, et sur des femmes blanches. J'ai donc décidé de vous présenter un panel de femmes très différentes dans une série d'articles. Asiatiques, noirs, indienne, hispanique, guerrières, révolutionnaires, impératrices, professeures, médecins, chercheuse, militante, artistes, etc. Toutes auraient leurs places dans les manuels d'histoire. Aujourd'hui je commence avec trois guerrières.
Rani Abbakka Chowta | Indienne (1525-1570s)
Membre de la dynastie Chowta, elle est couronnée reine de la ville portuaire d'Ullal en vertu du système d'héritage. Son oncle lui enseigne la stratégie militaire et l'art de la guerre. Le Portugal, les Pays-Bas et l'Angleterre convoite Ullal, port prospère et carrefour de commerce sur la route des épices. Mais la résistance des souverains locaux est telle qu'aucune de ces nations n'a pu la conquérir. Lorque le portugal tente, Rani Abbakka forge des alliances et lève une armée transcendant castes et religions. Grâce à cela, elle parvient à repousser les troupes portugaises. Furieux, ils exigent d'elle un tribut mais elle refuse. Après plusieurs tentatives, en 1568, les portugais parviennent à prendre la ville et à pénétrer au sein du palais, mais Abbakka s'enfuit et se réfugie dans une mosquée. Elle rassemble 200 soldats et lance une attaque victorieuse contre les Portugais et libère même une ville voisine. pour conquérir Ullal, les portugais font allaince avec l'ancien mari d'Abbakka qui n'a pas supporté son départ. Des combats violent s'engagent mais Abbakka parvient à tenir la cité. Mais à la perte de plusieurs de ses alliés dans les batailles finit par avoir raison de sa résistance, après plus de quarante ans passés à repousser les assauts portugais, elle est défaite et emprisonnée. Elle est parfois considérée comme la première femme combattante pour la liberté en Inde.
Tania la Guérilla | Argentine (1937-1967)
Elle suit sa famille en Allemagne, où elle poursuit ses études et rejoint le parti socialiste unifié d'Allemagne. Elle en devient rapidement la traductrice (parlant russe, français, anglais, espagnol et allemand). En 1960, elle rencontre Che Guevara en visite en Allemagne. Inspirée par la révolution cubaine, elle s'installe l'année d'après à Cuba. Elle est rapidement remarquée et engagée pour participer à la campagne d'alphabétisation cubaine. Che Guevara souhaite étendre la révolution en Amérique du Sud, et Tania est recrutée pour prendre part à une expédition en Bolivie. Elle intégre la haute société dans le but de collecter des informations sur les élites politiques et les forces armées boliviennes. Elle est exposée en 1966, et est forcée de rejoindre les troupes du Che sur le terrain, elle est la seule femme du groupe, parmi les 47 guérilleros. Sans les informations qu'elle envoyait, les révolutionnaires se retrouvent isolés. Ils tombent en 1967 dans une embuscade. Tania est abattue. En 1966, elle avait écrit dans un poème: "will my name one day be forgotten and nothing of me remain on the Earth?"
Juana Azurduy de Padilla | Bolivienne (1780-1862)
Orpheline jeune, elle vit avec sa tante qui l'envoie dans un couvent dont elle se fera expulser cinq plus tard. Elle commence alors à fréquenter des groupes révolutionnaires. Avec son mari, elle rejoint la révolution et combat les troupes royalistes, aboutissant à la destitution du gouverneur en place. En 1811, les royalistes récupèrent le contrôle et la capture ainsi que ses quatre enfants. Libérés par son mari, ils se réfugient tous dans les montagnes, où ils poursuivent la guérilla. Leurs quatre efnants meurent dans les montagnes à cause de la faim et du paludisme. A l'approche du combat elle accouche d'une fille. Des traîtes parmi ses compagnons profitent de son moment de faiblesse pur l'attaquer et prendre ses biens. Elle les combat au sabre, son enfant à la main et parvient à s'échapper. Elle est promue lieutenante-colonelle après un coup d'éclat réussi. Elle aurait eu jusqu'à 6 000 hommes sous son commandement. Après la mort de son général, elle manque cruellement de moyen et retourne vivre avec sa fille. En 1825, Simon Bolivar président de Bolivie, lui octroie le grade de colonelle ainsi qu'une pension et aurait déclaré "ce pays ne devrait pas s'appeler Bolivia en mon hommage mais Padilla ou Azurduy car ce sont eux qui l'ont libéré."
C'est tout pour cet article mais je vous conseille de rester connecté, la semaine prochaine on parlera de trois femmes leaders: la reine Nzinga, d'Angola; l'impératrice byzantinneTheodora et la générale chinoise Fu Hao!
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Par Prongs le 9 Juillet 2017 à 16:37
Cet été, j'ai eu la chance de rencontrer une femme vraiment géniale, très inspirante, le genre qui te pousse à vouloir t'engager. Cette femme fait partie de l'organisation "Zonta International" qui lutte pour faire avancer le statut des femmes dans le monde. C'est une organisation qui réunit plus de 30 000 membres, répartis dans 1 200 clubs, dans 67 pays et zones géographiques différentes. Ils luttent pour l'amélioration du statut légal, politique, économique et professionnel de la femme. Mais aussi pour son éducation et sa santé. Tout ça au travers de biais divers et variés. Et donc cette femme que j'ai rencontré est chargé (entre autres) de choisir les lauréates pour les trois prix/bourses de l'association : ♦ Le YWPA (Young Women in Public Affair) desservi à des jeunes filles entre 16 et 19 ans, impliquée dans leur lycée/fac et dans la vie publique ♦ La bourse Jane Klausman, desservie à des jeunes femmes faisant leurs études dans le monde des affaires ♦ La Bourse Amelia Earhart, desservie à des jeunes femmes faisant leurs études dans le domaine aérospatial. Ces trois prix, qui sont desservis à plusieurs femmes, sont là pour les encourager dans des milieux majoritairement masculins, où elles rencontreront forcément un jour "le plafond de verre". Comme vous vous en doutez, je trouve ça génial, et en honneur de cette initiative, j'ai décide pour inaugurer cette catégorie, de vous parler d'Amelia Earhart ainsi que d'une autre aviatrice qui a révolutionné l'image de la femme aviatrice.
" Je veux le faire parce que j'ai envie de le faire"
Amelia Earhart [1897-1937] Aviatrice Américaine
Elle a 10 ans, quand elle voit un avion pour la première fois, et ça la laisse complètement… indifférente. En 1917, elle s’engage comme infirmière volontaire dans la Croix-Rouge, pour soigner les soldats américains de retour d’Europe. Peu de temps après, elle assiste à un meeting aérien qui la rend cette fois complètement abasourdie. Elle décide alors de faire un baptême de l’air et suite à cela, économise pour apprendre à piloter. En 1922, elle bat un premier record, celui d’altitude. En parallèle, elle promeut l’aéronautique féminine dans une association, ce qui la rend populaire auprès des journaux qui la considèrent comme la meilleure femme pilotes des USA.
En 1926, l’éditeur George Palmer Putnam cherche une femme pour traverser l’Atlantique (une première) et son choix se porte sur Amelia. Après un vol de 20h40, elle devient donc la première femme à avoir traversé l’Atlantique. Problème, elle refuse les honneurs, car elle n’était en réalité que « simple passagère » et ne tenait que le carnet de bord, elle n’a à aucun moment piloté. C’est pour cela qu’en 1932, elle refait le voyage, mais seule, devenant ainsi la première femme à avoir traversé l’Atlantique en solitaire, et aussi la première personne à le faire deux fois. Sa popularité est grandissante, si bien que de nombreuses femmes commencent à s’intéresser à l’aviation, comme la femme du président Roosevelt, à qui elle donnera même des cours. Mais Amelia ne veut pas s’arrêter là, elle veut être la première femme à faire le tour du monde. Accompagnée du navigateur Frederick J. Noonan, elle survole l’Amérique, l’Afrique et l’Asie avant de rejoindre le sud de l’Australie. Le 2 juillet 1937, à un septième du voyage, elle adresse un message à un navire situé à proximité de sa prochaine étape, qu’elle devrait survoler, mais qu’elle ne voit pas, indiquant que le carburant commence à baisser. Depuis ce message, silence radio. Le président Roosevelt met rapidement en place un dispositif de 9 navires et 66 avions pour la retrouver, allant jusqu’à personnellement explorer les côtés de l’île. Le dispositif s’arrêta le 18 juillet 1937. Amelia fut officiellement déclaré morte en 1939. Au cours de sa carrière, elle a réalisé 10 exploits dont 5 en tant que « première femme », et 5 en tant que « première personne ». Elle était une icône de l’aviation, véritable symbole pour les femmes, et sa mort aura un grand impact comme vous le verrez dans la présentation de la deuxième aviatrice.
PS : Elle fut membre du Zonta Club de Boston, puis de New York !
" Je veux être aviatrice, pas une potiche qu'on utilise pour attirer l'attention de la presse et des photographes. "
Amy Johnson [1903-1941] Aviatrice Anglaise
Amy Johnson suit une formation en économie, mais face au fait qu’elle ne trouvait pas d’emploi à la hauteur de sa qualification, elle a décidé de devenir secrétaire. À côté de son travail, elle commence à développer un grand intérêt pour le pilotage, ce qui est très peu commun pour les femmes à l’époque. Le London Aeroplane Club est la seule école à accepter de lui décerner le brevet pilote, la plupart des écoles n’acceptant pas les femmes. Elle devint ainsi la première femme à obtenir une licence d’ingénieur en aviation. Pour voler, il faut des financements, et trouver des financements en tant que femme aviatrice était très compliqué. Suivant les conseils de son instructeur, elle décide, pour trouver un engagement commercial, de se faire remarquer par les journalistes. C’est pour cela qu’en 1930, bien qu’elle n’ait que très peu d’expérience, elle décida de se lancer dans un vol en solitaire, de Londres à Darwin. Elle bat ainsi le record de jours de vol (19), dans des conditions souvent difficiles, le moteur souvent endommagé à cause des tempêtes de sable notamment. À son arrivée à Sidney, elle est devenue une héroïne, on parle d’elle partout, si bien qu’une chanson est même composée en son honneur.
Par la suite, elle a battue plusieurs records : première (avec son copilote, Jack Humphreys) à faire un vol Londres-Moscou en journée ; dans la foulée, record de vitesse Royaume-Uni – Japon ; record de temps entre Londres et Le Cap, etc. Ces records, elle décide de ne plus en faire suite à la disparition d’Amelia Earhart. À l’entrée en guerre, elle rejoint la RAF (Royal Air Force), bien qu’en tant que femme, elle ne soit pas autorisée à piloter des avions de combat. Elle joue donc le rôle de convoyeuse (livre sur les terrains les avions neufs par exemple). Ces trajets ne sont pas sans risque, et un jour, en janvier 1941, elle décide de continuer son vol malgré une météo mauvaise. Elle est forcée de dévier, puis de sauter en parachute face à une panne d’essence. Elle se retrouve dans la Tamise, et ne portant pas de gilet de sauvetage, se noie. Son corps est emporté par le courant. L’année suivante, un film est tourné pour rendre hommage à ses exploits.
L’aviation est un de ces nombreux domaines où les femmes ont du lutter, et luttent toujours pour se faire une place. Avoir ces deux femmes assez extraordinaires ma foi, en symbole, encourage à la lutte. Petit plus sur la place des femmes dans l’aviation, il faut savoir dans l’ATA (Air Transport Auxiliary), le service dont faisait partie Amy, les convoyeuses (qui représentaient environ le huitième des effectifs) font partie des premières femmes à être payées au même salaire que leurs collègues masculins.
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