• Portraits de femmes d'Histoire

           Le sujet des femmes invisibilités dans l'histoire me tient énormément à cœur ce qui fait que je lis/regarde beaucoup de portraits de femmes. Je vous ai déjà parlé de chaînes youtubes comme les scienceuses et Padfoot vous a parlé de virago. Dans les livres, je rencontre souvent deux problèmes dans ces portraits : soit on a une idéalisation de la femme (parce que déjà que parler d'une femme, c'est beaucoup, on ne va pas parler d'une femme qui en plus ne pousserait pas à la sympathie, alors qu'on étudie dix mille rois et dictateurs qui n'inspirent pas la sympathie, mais eux sont des hommes, vous comprenez) ou la sélection de portraits est très centrée sur l'occident, et sur des femmes blanches. J'ai donc décidé de vous présenter un panel de femmes très différentes dans une série d'articles. Asiatiques, noirs, indienne, hispanique, guerrières, révolutionnaires, impératrices, professeures, médecins, chercheuse, militante, artistes, etc. Toutes auraient leurs places dans les manuels d'histoire. Aujourd'hui je commence avec trois guerrières.

     

    Rani Abbakka Chowta | Indienne (1525-1570s)

          Membre de la dynastie Chowta, elle est couronnée reine de la ville portuaire d'Ullal en vertu du système d'héritage. Son oncle lui enseigne la stratégie militaire et l'art de la guerre. Le Portugal, les Pays-Bas et l'Angleterre convoite Ullal, port prospère et carrefour de commerce sur la route des épices. Mais la résistance des souverains locaux est telle qu'aucune de ces nations n'a pu la conquérir. Lorque le portugal tente, Rani Abbakka forge des alliances et lève une armée transcendant castes et religions. Grâce à cela, elle parvient à repousser les troupes portugaises. Furieux, ils exigent d'elle un tribut mais elle refuse. Après plusieurs tentatives, en 1568, les portugais parviennent à prendre la ville et à pénétrer au sein du palais, mais Abbakka s'enfuit et se réfugie dans une mosquée. Elle rassemble 200 soldats et lance une attaque victorieuse contre les Portugais et libère même une ville voisine. pour conquérir Ullal, les portugais font allaince avec l'ancien mari d'Abbakka qui n'a pas supporté son départ. Des combats violent s'engagent mais Abbakka parvient à tenir la cité. Mais à la perte de plusieurs de ses alliés dans les batailles finit par avoir raison de sa résistance, après plus de quarante ans passés à repousser les assauts portugais, elle est défaite et emprisonnée. Elle est parfois considérée comme la première femme combattante pour la liberté en Inde.

     

    Tania la Guérilla | Argentine (1937-1967)

           Elle suit sa famille en Allemagne, où elle poursuit ses études et rejoint le parti socialiste unifié d'Allemagne. Elle en devient rapidement la traductrice (parlant russe, français, anglais, espagnol et allemand). En 1960, elle rencontre Che Guevara en visite en Allemagne. Inspirée par la révolution cubaine, elle s'installe l'année d'après à Cuba. Elle est rapidement remarquée et engagée pour participer à la campagne d'alphabétisation cubaine. Che Guevara souhaite étendre la révolution en Amérique du Sud, et Tania est recrutée pour prendre part à une expédition en Bolivie. Elle intégre la haute société dans le but de collecter des informations sur les élites politiques et les forces armées boliviennes. Elle est exposée en 1966, et est forcée de rejoindre les troupes du Che sur le terrain, elle est la seule femme du groupe, parmi les 47 guérilleros. Sans les informations qu'elle envoyait, les révolutionnaires se retrouvent isolés. Ils tombent en 1967 dans une embuscade. Tania est abattue. En 1966, elle avait écrit dans un poème: "will my name one day be forgotten and nothing of me remain on the Earth?"

     

    Juana Azurduy de Padilla | Bolivienne (1780-1862)

          Orpheline jeune, elle vit avec sa tante qui l'envoie dans un couvent dont elle se fera expulser cinq plus tard. Elle commence alors à fréquenter des groupes révolutionnaires. Avec son mari, elle rejoint la révolution et combat les troupes royalistes, aboutissant à la destitution du gouverneur en place. En 1811, les royalistes récupèrent le contrôle et la capture ainsi que ses quatre enfants. Libérés par son mari, ils se réfugient tous dans les montagnes, où ils poursuivent la guérilla. Leurs quatre efnants meurent dans les montagnes à cause de la faim et du paludisme. A l'approche du combat elle accouche d'une fille. Des traîtes parmi ses compagnons profitent de son moment de faiblesse pur l'attaquer et prendre ses biens. Elle les combat au sabre, son enfant à la main et parvient à s'échapper. Elle est promue lieutenante-colonelle après un coup d'éclat réussi. Elle aurait eu jusqu'à 6 000 hommes sous son commandement. Après la mort de son général, elle manque cruellement de moyen et retourne vivre avec sa fille. En 1825, Simon Bolivar président de Bolivie, lui octroie le grade de colonelle ainsi qu'une pension et aurait déclaré "ce pays ne devrait pas s'appeler Bolivia en mon hommage mais Padilla ou Azurduy car ce sont eux qui l'ont libéré."

     

          C'est tout pour cet article mais je vous conseille de rester connecté, la semaine prochaine on parlera de trois femmes leaders: la reine Nzinga, d'Angola; l'impératrice byzantinneTheodora et la générale chinoise Fu Hao!

     

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  • Commentaires

    1
    Robert
    Dimanche 3 Décembre 2023 à 03:38
    dix mille rois et dictateurs qui n'inspirent pas la sympathie, mais eux sont
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    2
    Alana
    Lundi 4 Décembre 2023 à 15:30
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